lundi 9 mars 2009

MÉTÉO AGRICOLE EN ARGENTINE

MÉTÉO et ÉCONOMIE DANS LES GRANDES CULTURES
Grandes cultures :
Qu’ espèrent gagner les agriculteurs argentins cette année ?

Bien que la pluie fut au rendez-vous lors de notre passage dans la région de Rosario, les conditions météo qui y régnaient depuis quatre mois étaient bien différentes. En effet, la sécheresse, surnommée « La Nina » sévit ici depuis un peu plus de 4 mois. Conséquences, telles qu’annoncées dans un magazine populaire d’argriculture « El campo » : Dans Santa Fe, 40% de diminution de rendements dans le blé, Dans le noyau sud, la production totale de maïs a baissé de 16%, dans le soya, des diminutions de 58% de rendement et dans le nord, la production de tournesol chute de 80%. Portrait plutôt sombre, contexte économique plutôt incertain, qu’espèrent gagner les producteurs Argentins dans l’Est du pays cette année?


Rendements année 2008-2009
Source : la Bourse des grains de Buenos Aires
Peut-être graphique de l’évolution des rendements…

Culture Rendement 2008-2009 conditions de sécheresse (t/ha)

MAÏS 6,05

SOYA 2,71

Conséquences sur la culture

Bien sûr, concrètement les pertes de rendements s’observent par des feuilles brûlées par le soleil, une mauvaise pollinisation des fleurs, gousses plus courtes et fèves plus petites dans le soya. Les plants étant peu développés lors de la formation des fruits, l’accumulation de réserves se fait plus difficilement.


Le marché des grains dans la sécheresse

Globalement, ce sont plus de un million hectares qui n’ont pas été ensemencés à cause du contexte économique. Cette baisse est due bien souvent au choix des agriculteurs de ne faire qu’une seule récolte par an par champ. Certains producteurs se refusant de vendre leur récoltes dans de telles circonstances ont préféré stocker leur grains dans des silos de plastique blancs (Voir photo)

SOYA
Les conséquences de la sécheresse sur le marché des grains sont nombreuses, notamment, dans le soya, une diminution de 10% des volumes transigés. On espérait récolter 50 millions de tonnes et en fait le volume réel récolté a été en fait de 41,7 millions de tonnes. De plus, la sécheresse favorisant l’intrusion d’insectes comme la tétranyque du soya (petite araignée qui se nourrit de la sève des plants) a influencé à la baisse les quantités vendues. Plus de 410 000 ha n’ont pas été récoltés faute de rendements. Conséquence : les prix sur le marché à terme augmentent.

MAÏS
Le marché du maïs va dans le même sens, plus d’un million d’hectares non récoltés, 870 000 ha semés en soya plutôt qu’en maïs.


Innovations technologiques
Pas étonnant que la recherche génétique sur les plantes est orienté, bien souvent, sur la résistance à la sécheresse. Lors de notre passage à la faculté d’agronomie de l’université de Rosario, on a entre autres fait mention qu’il existerait bientôt sur le marché des variétés de soya ayant une période de croissance très courte, ayant une meilleure résistance à la sécheresse, de façon à faire 3 ou même 4 récolte par année!

Près des montagnes
Dans l’Ouest de l’Argentine, à Mendoza près des montagnes, qui est une région viticole et maraîchère, c’est un tout autre portrait. En effet, l’eau nécessaire à la culture descend tout droit des hauts glaciers des Andes et est acheminée dans des canaux construits à cet effet. Les précipitation y sont peu nombreuses mais l’apport d’eau est malgré tout au rendez-vous.


Conclusion

En tout état de cause, le portrait économique et agronomique de l’Argentine étant peu favorable au développement pour l’instant, reste que le pays demeure un joueur majeur dans le domaine des grains et les argentins ne peuvent qu’espérer des jours meilleurs.
Amélie de la Durantaye, professeure

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