lundi 9 mars 2009

dimanche le 8 mars

Dimanche 8 mars 2009 : VIGNOBLE FAMILLE ZUCCARDI

En ce merveilleux dimanche, jour du seigneur, le sol est mouillé d’une fine pluie de la nuit dernière. En cette journée de la femme, la reine des vendanges, Candela I élue la veille, fait la première page du journal.
8h30, Mendoza, une ville importante de l’Argentine mais surtout la capital de la viticulture. La famille Zuccardi nous accueille dans leur vignoble. C’est une entreprise familiale crée par Alberto Zuccardi en 1963. Aujourd’hui, ses petits enfants sont chargés de la production et son fils est le directeur de l’entreprise. Le fondateur qui avait une compagnie de tuyauterie de béton a eu l’idée d’user de son ingénierie pour irriguer ces terres de la région de Mendoza qui sont reconnues pour être assez arides. On décrit cette région comme étant une oasis où il ne pleut pas assez dans le désert au frontière du Chili. C’est une couche arable alluviale et souvent sableuse parfois pierreuse et argileuse.
Les sols sont pauvres en matière organique (+ou- 1%). Les vignobles Zuccardi comprend 180 hectares à Mendoza, 500 hectares à Santa Rosa, 100 hectares dans la vallée Uco et 200 hectares à San Juan. Le vignoble à une capacité de transformer 17 millions de litres par contre 12 millions de litres sont produits annuellement. 65% de la production est destinée pour l’exportation dont le Canada. Cette entreprise est certifiée biologique, fertilisant (résidus de transformation) et fongicide (sulfate de cuivre par exemple) sont utilisés. L’irrigation se fait par inondation et l’eau provient de la nappe phréatique. Les rendements standards sont de 10 000 à 15 000 kg à l’hectare. 1,8 kg de vin est nécessaire pour produire un litre de vin. Les plus vieilles vignes de la famille Zuccardi ont 50 ans. Plusieurs prix ont été remporté par leur vin donc un de leur Malbec a gagné meilleur vin au monde en 2001.

La première étape de transformation est bien sûr la récolte. 500 employés y œuvrent. Les raisins sont récoltés manuellement. Par la suite, des paniers des 300 kilos sont déversés dans d’énormes entonnoirs qui séparent le raisin des tiges. Les tiges sont broyées. Les raisins sont mis dans des énormes cuves de 37 000 litres pour être fermentées et macérées. C’est un processus chimique qui libère les sucres pour la transformer en alcool. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas la couleur du raisin qui fait la couleur du vin. Pour le vin rouge, la pelure est laissée 15 à 20 jours dans les cuves, il se forme une couche que l’on appelle le chapeau qui donne la couleur au vin. Cette couche empêche l’oxydation. Elle sert également après être enlevées des cuves, à faire un alcool qui s’appelle : grappa. C’est une eau de vie à 60 % d’alcool qui selon Theresa n’est bon que pour les alcolos finis. Les premiers vins vendus (dit jeune) sont vendus 6 mois après l’extraction. L’entrepôt des vins, contrairement à la plupart des vignobles partout ailleurs dans le monde ne se retrouve pas sous terre. Ce n’est pas une cave à vin. Par contre, la température, l’humidité et la luminosité sont contrôlées. Le vin est vinifié dans des tonneaux de chêne ; 6000 tonneaux, 80% en chêne français et 20% américain. Selon les années, la sorte de vin, l’historique du tonneau, chaque vin aura un tonneau spécifique pour sa vinification. Par exemple, les vieux tonneaux servent souvent pour le porto. Sinon, ils sont vendus à d’autres vignobles plus modestes ou pour faire des meubles ou des planchers par exemple. Des filets sont installés au dessus des vignes pour les protéger de la grêle d’été. Des brûleurs au charbon sont installés pour prévenir les gels hâtifs. Le vin typique de l’argentine est le Malbec même s’il est d’origine européenne. Il est cultivé partout en argentine mais son expression est meilleur dans la région de Mendoza.
L’Argentine est le cinquième au monde en production et en superficie pour la viticulture. Le vignoble argentin couvre près de 210 000 hectares dont 70% Mendoza. Ils produisent 15 400 000 hectolitres ; 53% de vin rouge, 38% de blanc et 3% de rosée. La viticulture et les moyens de production en constante mutation depuis le début des années 1990 sont sortie d’une longue torpeur. Le vin argentin est désormais reconnu. Un rapport qualité prix imbattable. Ils ont ajouté leur savoir faire en matière d’exportation pour mieux satisfaire aux goûts du marché international. Il faut souligner qu’on compte seulement que quelques dizaines (environ 200) de producteurs.

L’après-midi était libre pour tout le monde. Les quelques malades en ont profité pour se rétablir. En soirée, nous avons assisté à un spectacle haut en couleur et en musique pour la fête des vendages nommé ‘’ la récolte de l’espoir’’. Dans cette salle en flanc de montagne recevait 35 000 spectateurs où performait 800 artistes. L’histoire du spectacle représentait un vieux paysan qui souffre d’un inquiétant problème d’illusion qui résume les problèmes de l’agriculture d’aujourd’hui. À la fin du spectacle, le temps reviens au présent tout en ayant diffusé aux nombreux enfants présents, des valeurs tels que l’amour de la terre, l’espoir, la solidarité, l’adversité.

Devise de la journée : Si tu manges trop de raisin, tu chieras mou demain.

François Flibotte et Alexis Waridel

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